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Archive for mars 2011

Chiều một mình qua phố

âm thầm nhớ nhớ tên em…

Seul en ville le soir

En silence je me rappelle ton nom…

Trinh Cong Son (1939-2001)

Saigon, 22h, Place de la cathédrale

Le samedi soir, à la tombée de la nuit, la frénésie est palpable dans la moiteur rougissante de Saigon.

Les trottoirs battent au rythme des terrasses improvisées, le ballet des marchands de rue est étourdissant, la joie est palpable.

Les jeunes saigonnais s’encanaillent à deux, à trois ou à dix sur des tabourets en plastique en sirotant un jus de fruit de la passion, un jus de tamarin ou une prune salée avec bulles…

Ils parlent fort, rient et regardent les passantes sans discrétion, dignes méditerranéens de l’Asie.

Aux alentours, des couples à l’abri des arbres, assis sur leurs motos osent des gestes tendres, avec une pudeur venue d’un autre temps.

Le bruit est partout, entre les carillons des marchands ambulants, les klaxons des voitures et les pétarades des motos. Je suis envahie par l’odeur de l’humidité, le bruit, la lumière, et les regards insistants. La nuit est vibrante, chaude mais pas tardive. A 23h les tabourets s’empilent et chacun rentre chez soi, demain a 6h, le quotidien reprend ses droits.

A quelques rues de là, en plein milieu d’un Saigon qui ne s’appartient plus, des touristes vont entrer dans un bar tenu par des filles en robes longues, fidèles au RV de leur bière habituelle.

Soutenant le regard des jeunes de 20 ans,  je crois croiser le regard de mes oncles, de mes tantes, de mes parents, de leurs amis. 20 ans, précisément l’âge auquel leur mémoire du Vietnam s’est arrêtée, celle qu’ils m’ont transmise.

A eux, je lève mon verre de jus de passion.

Jus de passion

Ingrédients pour 1L de boisson

1 kg de fruits de la passion (12 fruits environ)

1 carotte (pour la couleur)

Sucre selon le goût (environ 100g)

1L d’eau

Recette :

Evider les fruits dans le shaker

Emincer la carotte et l’ajouter au mélange

Ajouter le sucre et l’eau

Mixer

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Servir glacé

 

 

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Photographie : Isabelle Rozenbaum

Retrouvons-nous pour un cours de cuisine à la Cuisine Fraich’attitude le 29 avril prochain à 12h15.

Le thème de ce cours est Vég’express, et nous allons cuisiner ensemble une poelée de légumes et de fruits de saison, pour finir par un dessert traditionnel du Vietnam.

Je vous parlerai de gestes, de voyage et de cuisine du Vietnam.

A bientôt!

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« J’ai réinventé le passé pour voir la beauté de l’avenir »

Le fou d’Elsa – Louis Aragon

Cette image fut comme un choc, comme une enfance revenue au galop, comme un pied de nez à mes réactions d’alors, comme un rappel-de moins en moins nécessaire-de mes origines, une réminiscence que je voulais partager ici tant elle illustre mon propos.

Elle contient en elle une multitude de symboles qui parlent de ma cuisine de famille.

Au Vietnam, la cuisine se déguste souvent accompagnée de nuoc-mam (eau de saumure de poisson) et d’une large quantité d’herbes aromatiques, basilic, pérille, menthe, coriandre, ciboule et nombre d’autres. La sauce nuoc-mam apporte une touche salée, sucrée, acide, piquante. Les herbes apportent tour à tour une aspérité, une astringence, une douceur, une note fraîche, une note poivrée, du craquant, du contraste ou de la complémentarité avec les plats qu’elles accompagnent. Leur rôle dans la qualité gustative est si important que je renonce parfois à cuisiner certains plats si elles viennent à manquer.

De même, il m’arrive fréquemment de les faire entrer dans des repas où elles n’ont en théorie pas leur place.

Alors j’évalue chaque tige, sélectionne quelques feuilles souvent de même taille, les détache doucement de leur tige pour ne pas les abîmer, superpose plusieurs feuilles au bout de mes doigts, avant de les émincer à la main puis en parsème mon bol ou mon assiette un peu au hasard tout au long du repas, pour créer à chaque bouchée une nouvelle saveur…

C’est un geste mécanique, évident, naturel et indispensable.  Qui me révèle  à mes origines, et me rattache par mimétisme aux gestes maternels.

C’est une réminiscence car enfant, j’étais impressionnée et je l’avoue aujourd’hui, un peu gênée par le bazar autour de son bol à la fin de chaque repas. Des tiges d’herbes nues, que je voyais alors comme autant de déchets…jusqu’à ce jour-là où j’ai cru qu’elle avait dîné à la maison. Les effluves astringentes du nuoc-mam se mêlaient à celle des herbes, vision et odeur familières, créant un cocon sensoriel que j’étais heureuse d’avoir réinventé.

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