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Archive for the ‘Rencontres’ Category

« On ne te demande pas ce qu’on t’a fait On te demande ce que tu as fait De ce qu’on t’a fait » – L’existentialisme est un humanisme – IMG_3584-1 J’ai récemment eu la chance d’écouter le récit de vie de quelques femmes qui m’ont pendant quelques heures soustraite à la mienne en partageant leurs aventures, leurs promesses, leurs espoirs et leurs combats. Elles ont raconté leur chemin parfois de croix, les évidences qui se sont imposées convictions, et les choix de vie qu’elles n’auraient peut-être pas fait, si… Si le Piper de Dorine Bourneton ne s’était écrasé au dessus du triangle maudit un matin de 1991, si Audrey Chenu avait trouvé très tôt « du sens à sa soif de connaissances », si les élèves de Sarah Sauquet ne refusaient pas de recevoir sa passion pour la littérature classique, si Marie Bonnet n’avait pas rencontré Clara atteinte d’un profond psycho-traumatisme, si Audrey Neveu n’avait pas eu le sentiment de perdre du temps, si le sentiment d’urgence n’avait rattrapé Claire Cano, et si Capucine Trochet avait pu faire sa « mini » en voilier comme prévu…la suite des histoires je vous laisse les découvrir sur http://www.tedxchampselyseeswomen.com. Celles de Dorine Bourneton et Audrey Chenu m’ont donné des ailes. Alors j’ai repensé à toutes les personnes que j’ai croisées ces dernières années et à celles qui me sont proches. Que seraient nos vies aujourd’hui si… Et me vient une liste de faits qui ne peuvent être vécus que tragiquement et que je n’aurais envie de lire que chez les auteurs grecs…les cassures d’amour, de rêves, de croyances, d’espoir, d’envie et parfois de vie commencent à faire partie du paysage lorsqu’arrive l’âge où ça demande de la « force de penser que le plus beau reste à venir ». Et je ne m’exclus pas dans ces faits. Peu importe les cassures, mais elles rappellent que la vie est un combat, qu’il faut apprendre à nos enfants à se battre dans tous les sens du terme. Elles rappellent aussi qu’on est seuls, malgré ceux qui nous aiment et voudraient tant nous aider. Elles rappellent enfin qu’après la pluie, le beau temps parce que « this too shall pass ». Et ces cassures ne s’effacent pas, ne s’oublient pas et ne s’ignorent pas. Elles font de nous des êtres fêlés, des traverseurs de désert, des alchimistes de la vie. « La sublimation, c’est transformer l’expérience en objet partageable » – Marie Bonnet. Et la lumière autour de moi, je la vois aujourd’hui dans des entreprises qui se créent, des voyages qui prennent corps, des amours qui renaissent, des défis héroïques qui se concrétisent, des actes de générosité désintéressée, des livres qui s’écrivent, des peurs qui se surmontent. Mais elle est aussi dans le quotidien transformé, où la joie fait durablement son campement. « J’avais plus à perdre en perdant mes jambes qu’en perdant ma joie » – Dorine Bourneton Et hier, en écoutant ces femmes qui tutoient l’océan, le ciel et le vide spirituel alors qu’ un peu ou tout de leur être est cassé, de les voir si lumineuses, rayonnantes, vivantes et battantes, je me suis souvenue que oui, « heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière ». Heureuses les fêlées car elles laissent entrer la vie.

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« Je constate que j’ai passé une partie de ma vie à photographier ce qui me plaisait, sans me préoccuper de la rentabilité immédiate de mes travaux, ce qui était très imprudent. Mais je ne le regrette pas. J’ai vécu librement, ce qui n’a pas de prix » R. Cauchetier

Et soudain, Raymond Cauchetier qui m’a bouleversée par son regard. En route, les intitulés font partie du voyage et sont d’origine…

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Conseiller technique – Saïgon 1952

Salon de thé – Saïgon 1952

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L’interprète de l’oracle – Cholon – Pagode des Cantonnais -1952

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Courtoisie – Saïgon 1952

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Noblesse – Saïgon 1952

Et soudain Raymond Cauchetier qui m’a fauchée par la noblesse de son regard.

La noblesse qui fait qu’il donne à voir un pays et non une colonie.

« Le Vietnam m’a ébloui à la seconde où je l’ai rencontré. Le peuple vietnamien est un peuple créateur et constructif. Les français en Indochine n’ont toujours eu qu’une amicale et affectueuse condescendance  pour les vietnamiens alors qu’ils auraient dû faire plus d’efforts pour apprendre d’eux. Je suis heureux d’avoir la chance de voir la tendance s’inverser » – Raymond Cauchetier – Rétrospective – Salon de la photographie – Novembre 2013

Plus d’infos :

Accueil

http://www.lemondedelaphoto.com/Flashback-sur-Raymond-Cauchetier,8669.html

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Le Fall (in love) est une recette que j’ai imaginée cet automne pour Bulma Paris. J’en parle juste ici.

Merci à tous ceux qui sont venus accompagner son lancement, et en particulier à Duc, Ngoc Anh, Guillaume, Amel, Roland, Victoire, les Marvel.

Et surtout un grand merci à toute la belle équipe du Bulma Paris : Fred, Audrey, Baptiste & Lou, pour m’avoir accompagnée de la conception à la dégustation en passant par la phase test. J’ai aimé le stress au moment du premier montage et de la première bouchée.

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Je partage ici avec vous quelques mots du livre d’or du Fall (in love) :

« Très bon », « Surprenant », « Réussi », « Délicieusement floral », « Délicieux », « Rafraîchissant », « Réconfortant », « Exactement comme décrit », « Super, un banh mi végétarien de saison »…

J’ai aimé les mines réjouies qui ont quitté Bulma à l’heure du déjeuner, j’ai aimé que le Fall (in love) ait été tenté comme un jeton pour tomber amoureux(se), j’ai aimé le fait qu’il rejoigne la belle carte du Bulma et j’aime l’idée de vous y retrouver régulièrement pour le partager.

A très bientôt!

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Fall (in love) @Bulma Paris cet automne

Fall (in love), est la dernière recette que j’ai imaginée pour cet automne et qui va rejoindre un temps les banh mi bulmesques de Fred.

J’aime les automnes parce qu’ils rendent les intérieurs rassurants. Je ne les aime pas parce qu’ils engloutissent l’horizon à des heures indues.

Ce changement de saison / heure / température / lumière réussit chaque année à me donner des envies d’un lointain doux, chaud, lumineux et enveloppant. Comme l’amour qui me / nous / vous entoure (oui, je suis très bisous aujourd’hui).

C’est cette envie que j’ai cuisinée.

Le Fall (in love) se veut doux, nourrissant, réconfortant presque régressif.

Sur une base de butternut, un de mes légumes favoris, j’ai ajouté un écrasé d’oeufs marinés dans une base de ciboule et légèrement relevé.
Par ses couleurs et sa texture, cette recette est un reste de soleil, un shot de carotène, une expérience aussi douillette et chaude que la voix de Nat King Cole sur « When I fall in love« .

Je serai au Bulma pour vous rencontrer lors du lancement du Fall (in love) jeudi 24/10 de 11h30 à 16h.

Il restera ensuite à la carte aussi longtemps qu’il vous plaira de le commander pour réchauffer votre automne…

J’espère vous voir en nombre jeudi!

Bulma Paris

17, Rue des petites écuries

75010 Paris

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A cause de la pluie dans le film ou de celle sur ma fenêtre, mais aussi parce que le film se déroule dans les campagnes, j’avais envie d’un mets qui soit vrai, brut, terrien, réconfortant, parfumé, et qui réchauffe un peu plus que le corps. Pour ce film qui parle d’enfance, de terre, de pluie, de rencontres, de carrefours et de racines, j’avais envie d’un mets simplement vietnamien.  En concentré.

Et aussi parce que quelques gorgées de concentré de pho, quand il fait froid et humide je trouve que c’est déjà un peu le paradis.

Heureuse de vous retrouver à la première du film (Cinéma Saint André des Arts, 13h30).

En cadeau, ce bel article du Monde :

http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/09/17/vietnam-paradiso-en-route-vers-soi-trouver-les-autres_3478416_3246.html

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Je suis une mère qui a facilement la larme à l’oeil…

A chaque anniversaire, je m’extasie de la voir encore si grandie et si heureuse que ce soit son jour.

Elle sans peur, sans crainte, sans doute et sans hésitation. Elle généreuse, drôle, tendre, moqueuse, futée, farceuse. Elle boudeuse, butée, déterminée et éloquente. Elle musicienne, sensible, fine, élégante. Elle collectionneuse, précise, observatrice, tatillonne.

Chaque naissance, chaque rencontre forte de ma vie, c’est ma trajectoire qui se trouve percutée par une étoile. Cette étoile a déjà sa trajectoire, son parcours, et une existence qui lui est propre. Elle ne fait que croiser ma route. C’est ainsi qu’un maître spirituel m’a évoqué le karma : « les personnes que tu as aimées, que tu aimes et que tu aimeras, sont tes guides et tu es le leur ». C’est la version bouddhiste des propos du renard dans le « Petit Prince »…

Aujourd’hui elle a 9 ans. Elle manie fort bien les baguettes, pas encore les traditions. Je me souviens de cette nuit où enceinte d’elle, j’ai rêvé de son prénom. Elle et moi avons dès lors entamé un dialogue chaque jour enrichi de ses regards et ses questions, de ses joies et ses colères, de ses peurs et ses dépassements.

Est-il amour plus accompli que celui que nous portons à nos enfants : un amour qui fait grandir, qui élève, qui accompagne, nourrit, écoute, accepte et guide. Un amour qui inspire et libère. Un lien qu’il faut apprendre à couper avec joie et paix.

« Ils nous apprennent » me disait une amie. Je suis d’accord, et chaque jour davantage.

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 » Depuis toujours, cuisine et musique sont les plus fidèles miroirs des sociétés qui les enfantent, au point de souvent en refléter les mêmes caractéristiques. 

Tant de points communs ainsi entre les tambours et les plats à l’huile de palme de Salvador de bahia, aux mêmes racines africaines, entre la sensualité mystique du reggae et celle de la cuisine « ital » jamaïcaine, entre la mosaïque afro-euro-caraïbo-amérindienne des musiques et des spécialités culinaires de la Nouvelle Orléans…. »

« Bande Originale », Pierre Gagnaire & Chilly Gonzales

Crédit Photo : Isabelle Rozenbaum
Saïgon, 06h33
Grand Prix du Festival de la Photographie Culinaire 2011

« Linh aux platines » le 22 juin chez Bulma en quelques mots et plein de bonnes raisons de venir :

« Linh aux platines » : je cuisine juste pour vous une recette familiale.

Bulma Paris

Banh mi

Frais : parce que les ingrédients sont frais

Equilibré : parce que du poisson, des légumes, des herbes et du pain c’est équilibré

Savoureux : pour la palette de saveurs

Joyeux : pour les couleurs, l’équipe, le concept

Sympa : pour l’accueil

Coloré : de l’assiette au plafond

Créatif : des recettes originales

Inspirant : plein d’idées pour adapter, créer, revisiter les sandwichs qu’on va emmener sur la route/ à la plage/ à la montagne/ dans le train cet été

Nourrissant : parce que toute la gamme de couleurs et de saveurs des banh mi envoie au cerveau des messages de plénitude

Généreux : dans la qualité, les quantités, l’intention

Audacieux : parce que Frederik me laisse les platines!!

Musical : fête de la musique+1 et la musique continue à l’intérieur

Estival : 1er jour de l’été+1

Le RV :

Le 22 juin à partir de 12h

Le lieu :

www.bulmaparis.fr

17, rue des petites écuries

75010 Paris

Le menu :

Un Salmon banh mi : ma recette familiale de saumon mariné et rôti dans un banh mi

En plus, et pour les premiers arrivés, quelques gorgées d’un bouillon de pho, une de mes spécialités, dans lequel j’aurai mis toute mon attention et ma meilleure intention. Rien que ça!

Un jeu (l’enjeu : un banh mi pour vous)

J’ai l’humeur joueuse et j’ai très envie de vous voir nombreux.

Alors voilà, sont mes invités les 5  lecteurs qui m’auront le plus émue / touchée / coulée à travers une vraie belle histoire entre eux et leur cuisine de famille avec, ce serait bien, une recette à la clé. Ou bien une histoire vraie et belle entre eux et la cuisine du Vietnam. Une histoire dans l’esprit Baguettes et Traditions!

Pour partager votre histoire avec moi, vous pouvez écrire à l’adresse suivante :

Baguettestradition@gmail.com

J’attends vos histoires et espère vous voir nombreux le 22!

Et pendant ce temps, le saumon marine…

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La cuisine Fraich’attitude est mon lieu favori pour dispenser des cours, rencontrer des amateurs de ma cuisine, échanger. L’équipe, le lieu, le concept, les projets, tout respire la Fraich’attitude.

Le dernier projet « Fraich' » consistait à réunir des bloggers culinaires autour d’un défi : pas un food fight mais une cooking battle. La différence c’est qu’on ne s’envoie pas de la nourriture en pleine face mais qu’on s’affronte de manière bien plus élégante. En soumettant à un jury éclairé des créations culinaires réalisées sous contraintes.

Je m’étais promis de ne jamais me battre avec la nourriture, ni en cuisine. La cuisine étant ma colombe de paix, mon brin d’olivier, je n’ai pas cédé aux quelques propositions de concours culinaires qui se sont présentées jusqu’alors.

A la fin d’un de mes ateliers culinaires, une femme est venue me voir et m’a dit « merci, j’ai mangé de l’amour ».

Alors imaginez, me battre en cuisine, c’est objectivement mon comble de l’oxymore.

Et pourtant c’est arrivé et c’était palpitant. Je vous emmène en images…

Orchestré par Loïs, Stéphane et Léa, l’évènement nous a offert une belle après-midi de printemps…

Tout a commencé par un bon pitch concocté par une belle équipe Interfel très sympathique...

Pour couper court au suspense, je commence par la fin. On était nombreux, tout a été très bien qui s’est très bien fini…

C'était une bataille sans disparus, sans catastrophe en cuisine (enfin, si, avec le siphon que je tiens et à cette seconde je n'ai pas encore décidé si je vais expliquer pourquoi), juste des sens ravis et un beau moment de partage

Chaque équipe a découvert une cagette contenant les ingrédients autorisés à ses recettes, parmi lesquels figuraient en bonne place fruits et légumes de saison.

Premier challenge : créer 5 amuse-bouches différents en 75 minutes (gloups!)

Parmi les ingrédients d’une food battle, de la réflexion….

Des asperges, de la rhubarbe, du Philly cheese, un oignon rouge, du beurre...?..??...???
Sans compter les ingrédients inattendus : Nutella, munster, rouleaux de réglisse...

De la réflexion en action….

...ou l'alliance talentueuse du beau, du sain, de l'équilibré et du bon.

De la concentration :

Le calme avant la tempête

Du stress…

La contrainte de temps était très contraignante, il y a eu péril en la cuisine...5 minutes avant le coup de sifflet

Mais au final du bon, du frais et du beau….

Bluffant, n'est-ce pas?

C’est pas fini…

Les petits pois caramélisés à la cardamome...merveilleuse idée pour les apéro des beaux jours

Du bizarre aussi…

Voilà ce qui arrive lorsque des rouleaux de réglisse s'invitent dans les contraintes...

Je vais faire un arrêt sur la photo ci-dessus…La tranche de pain grillée que l’on ne voit plus est recouverte de bas en haut de : philly cheese, tranches d’oignons rouges caramélisés, émincé d’oignons rouges crus, lamelles de poireaux cuites, tronçons de rouleaux de réglisse.

La contrainte des rouleaux de réglisse a bien justifié de recourir aux pratiques vietnamiennes ancestrales associant les notions d’équilibre alimentaire aux lois d’équilibre de l’univers. Aussi retrouve-t-on dans la création que nous avons concoctée ci-dessus avec Fanny et Pierrick  les principes suivants :

5 textures : la douceur du philly cheese, le fondant des oignons caramélisés, le croquant des oignons crus, la résistance du réglisse, le moelleux du pain

5 saveurs : le sucré des oignons, le salé des poireaux, le doux et neutre du pain et du fromage, l’astringence de la réglisse et l’acidité de l’oignon cru

Du chaud : le pain grillé, les poireaux et les oignons

Du froid : Le reste.

Je vous laisse découvrir la réaction du jury, Chef Damien (www.750G.com), Léa (Interfel) et Charles Soussin (chef et parrain de la cuisine Fraich’attitude), devant cette explication :

Le jury devant l'explication...

Puis vint le moment le plus drôle de la journée : réaliser des pancakes à la fraise avec un bandeau sur les yeux et ses coéquipiers pour guides. Pierrick, roi du pancake, s’y est collé avec Maestria pour l’équipe.

"Quand ça commence à faire des bulles qui éclatent, vous me prévenez...". Mais où sont les coéquipières?....

Moment non dénué de dangers…

Couper des fraises les yeux bandés demandent une dose de courage non négligeable...

Pour un résultat fascinant et délicieux…

J'aime que l'attention soit allée jusqu'à décorer les pancakes et leur ajouter des noisettes caramélisées...

Ce fut un beau moment à la Fraich’, à l’image des ateliers, cours et autres évènements organisés par l’Interfel dont je vous invite à consulter le programme dès maintenant pour adopter pour votre plus grand bien la fraich’attitude. Vous y découvrirez chaque mois les fruits et les légumes de saison, des recettes pour en profiter, des ateliers pour vos enfants….

Allez, pour la route, je dévoile pourquoi j’ai un siphon à la main dans la photo de famille.

Lire le mode d'emploi, toujours...

Crédit Photo : toutes les photos sont de Sebastien Le Roy. Merci!

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Ce seul sourire pourrait suffire à se rendre chez Bulma pour déjeuner, mais c’est indiscutablement grâce à son propriétaire que l’adresse vaut largement le détour.

Bulma, c’est la cohérence entre un aventurier, son histoire, ses origines, ses goûts et ses aspirations. Un concept pas comme, ni parmi tant d’autres.

Frederik est tombé dans la marmite de la cuisine vietnamienne (tiens, tiens, ça me rappelle quelqu’un) bien avant qu’il ne s’en souvienne (re-tiens, tiens), et garde en mémoire des saveurs, des gestes, des textures et des souvenirs qui ont fait de lui un gourmand avant tout et un gastronome en particulier. A quoi tient la différence?….

D’abord à la passion de la création, culinaire mais pas seulement, comme en atteste l’ambiance douce et joyeuse du lieu. La baseline de Bulma c’est « créateur de sandwich asiatique ». Pour moi, le banh mi, c’est le jambon-beurre version Saïgon, le yin et le yang au milieu de la baguette. Le yin et le yang dans la cuisine vietnamienne tient à la simple formule de réunir en un repas 5 saveurs, 5 textures, et des couleurs pour permettre de maintenir l’équilibre que l’univers a mis à l’intérieur de nous.

Ensuite, une curiosité inquisitrice vis-à-vis de l’assiette qui amène Frederik à déchiffrer tout ce qu’il aime manger pour mieux le partager avec ses clients. Demandez-lui l’histoire du sandwich végétarien au tempeh, c’est flagrant.

Enfin, l’audace de se lancer sans filet  dans des recettes dont il n’a aucune trace écrite avec pour guide les souvenirs gustatifs qu’il a gardés de son enfance (re-re-tiens, tiens).

Le résultat, ce sont des sandwichs équilibrés, fins, frais et savoureux.

Je le dis sans hésiter, fan que je suis des banh mi. Ils font mon petit-déjeuner à Saïgon, mon en-cas à New-York et mon déjeuner rapide, bon, et pas cher à Paris. A New-York, ils sont devenus une telle institution que les banh-mi shops fleurissent à tous les coins de rue, voire même qu’un camion sillonne les rues chaque jour pour en proposer. A Saïgon, ils ont leur coin de rue dès 6h du matin et objectivement, c’est une bonne raison de se lever.

Et quand Frederik m’a raconté qu’avant il traversait Paris pour assouvir une envie de banh mi, j’ai trouvé ça normal.

Ah oui alors un banh mi c’est quoi? Déjà ça signifie « pain » en vietnamien. Dans lequel on trouve de la viande, des légumes, des herbes, une sauce qui est toujours un secret de fabrication.

Et comme toutes les filles, je ne commande jamais avant d’avoir vu la carte des desserts. Je peux vanter l’équilibre subtil et léger du riz au lait de sa grand-mère couplé à une purée de mangues, et du cake au thé vert matcha et à la framboise. Mais ce serait encore mieux si vous goûtiez.

www.bulmaparis.fr

17, rue des petites écuries

75010 Paris

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 » C’est doux et délicat la biche ma belle dame, 

vous verrez c’est du beurre ». 

Propos de boucher

Yeux de biche, saut de biche, à pas de biche,…Symbole de féminité, de douceur, d’élégance et de délicatesse, la biche reste étrangère à ma conception de la viande de boucherie. Et pour cause, elle a probablement « eu une petite part de libre arbitre » contrairement aux animaux qui l’entourent sur les étals. Cela fait qu’elle mérite une attention particulière.

Dans un pari un peu fou, je me suis lancée dans une première fois, qui m’a gratifiée d’un moment culinaire particulièrement vivant.

Comment respecter la douceur de l’animal, sa délicatesse, sa finesse de chair et de goût?

Alors je me suis dit que la biche et moi allions faire un petit tour par le Vietnam, où je me souviens avoir observé des modes de cuisson particulièrement délicats pour la viande. Je lui ai épargné l’épreuve du feu, pour lui faire subir celle, plus légère, de la vapeur. Après avoir découpé le morceau de biche en lamelles aussi fines que possible, j’ai déposé ces lamelles sur une fine grille que j’ai apposée au-dessus d’un bouillon en ébullition. Lequel bouillon à base de viandes et d’épices (notamment cannelle, citronnelle, gingembre, muscade, badiane), lui a conféré une bonne partie de ses arômes. Les lamelles de viande ont ainsi cuit par contact avec la vapeur du bouillon. Le basilic thai apporte une note très subtilement anisée. Cette cuisson convient à la viande de biche car c’est une viande qui cuit rapidement.

Puis comment accompagner une viande aussi « tendre que le beurre »?

Douceur, chaleur, confort et tendresse. Pommes poelées au beurre et à la muscade et châtaignes bouillies semblaient former le lit le plus adéquat à cette exigence.

Le mariage du tout fut exquis, équilibré, plutôt doux et original. Les arômes du bouillon et du basilic thai ont relevé avec subtilité les saveurs plus douces et discrètes de la viande et de son accompagnement.

Pour le bouillon :

Faire griller dans une poêle : 1 bâton de cannelle, une noix de muscade, un bâton de citronnelle, 3 fleurs de badiane, 2 clous de girofle, un demi-oignon cru

Faire bouillir 500 ml d’eau avec un cube de bouillon de pot au feu

Y ajouter le contenu de la poêle, 1 c à c de sucre, 1 c à c de sel, 1 c à c de nuoc mam

Après ébullition, laisser mijoter avec un couvercle aux 2/3 pendant une demi-heure à une heure

Rectifier selon le goût.

Pour la viande : 

100 g par personne

Emincer la viande en très fines lamelles de 1 mm d’épaisseur

Déposer les lamelles sur une grille fine ou dans une passoire évasée

Poser la grille/passoire sur le bouillon en ébullition

La viande arrive à bonne cuisson en moins d’une minute

Pour les châtaignes : (4 personnes)

500g de châtaignes fraîches

Les plonger dans une casserole d’eau froide sans les entailler

Ajouter une c à s de sel et deux feuilles de laurier dans le bouillon de cuisson

Laisser bouillir environ une heure

Les éplucher

Les châtaignes en bocal peuvent également convenir

Pour les pommes poêlées : (pour 4 personnes)

4 pommes

75 g de beurre salé

1/2 c à c de muscade en poudre

Quelques tours de poivre du moulin selon le goût

Découper les pommes en 8 quartiers

Faire fondre le beurre à feu fort et quand il commence à dorer, diminuer le feu et déposer les pommes sur un côté

Au bout de 5 minutes, les retourner et les laisser encore 5 minutes, elles doivent être dorées

Saupoudrer de muscade et de poivre

Lorsque les pommes sont prêtes, assembler les pommes et les châtaignes dans une casserole, ajouter 1 cm d’eau et laisser mijoter à feu doux sous couvert pendant 15 minutes pour finir d’attendrir le tout.

L’avantage de cette recette est qu’elle est rapide et ne demande qu’un peu d’agilité. Comme un saut de biche.

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