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Archive for the ‘Saïgon’ Category

« Je constate que j’ai passé une partie de ma vie à photographier ce qui me plaisait, sans me préoccuper de la rentabilité immédiate de mes travaux, ce qui était très imprudent. Mais je ne le regrette pas. J’ai vécu librement, ce qui n’a pas de prix » R. Cauchetier

Et soudain, Raymond Cauchetier qui m’a bouleversée par son regard. En route, les intitulés font partie du voyage et sont d’origine…

Image
Conseiller technique – Saïgon 1952

Salon de thé – Saïgon 1952

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L’interprète de l’oracle – Cholon – Pagode des Cantonnais -1952

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Courtoisie – Saïgon 1952

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Noblesse – Saïgon 1952

Et soudain Raymond Cauchetier qui m’a fauchée par la noblesse de son regard.

La noblesse qui fait qu’il donne à voir un pays et non une colonie.

« Le Vietnam m’a ébloui à la seconde où je l’ai rencontré. Le peuple vietnamien est un peuple créateur et constructif. Les français en Indochine n’ont toujours eu qu’une amicale et affectueuse condescendance  pour les vietnamiens alors qu’ils auraient dû faire plus d’efforts pour apprendre d’eux. Je suis heureux d’avoir la chance de voir la tendance s’inverser » – Raymond Cauchetier – Rétrospective – Salon de la photographie – Novembre 2013

Plus d’infos :

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http://www.lemondedelaphoto.com/Flashback-sur-Raymond-Cauchetier,8669.html

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L’apéro street food au Vietnam est dignifié d’un nom  : « An nhau ».

Certains lieux sont dédiés à cette occasion et on y trouve une foule hétéroclite qui partage l’envie de s’amuser, et notamment de s’amuser avec la nourriture.

On ne joue pas avec la nourriture au Vietnam mais on s’amuse avec. Ma grand-mère cuisinait en marge de sa cuisine des en-cas qu’elle appelait « les mets pour s’amuser ». Ceux qui ne finissent pas à table, qui se posent sur le bord d’un plan de travail et dans lesquels chacun picore avec curiosité, ceux qu’il n’est pas possible de reproduire car ils n’ont pas de noms ni de recettes, ceux qui font sourire parce qu’ils sont créatifs et surprenants, ceux qui font que le grignotage peut être qualifié de gastronomique.

L’apéro street food obéit exactement à ces règles. Pour ne pas faire d’ombre au dîner qui le suit, il a l’élégance d’être simple, léger, diversifié et…de rester ludique. Pour cela, il se fait audacieux dans les mélanges de saveurs et de textures, il se fait impertinent dans la manière de le déguster, il se fait séduisant pour compenser ses (toujours trop) insuffisantes quantités.

C’est tout cela que je vais chercher à vous raconter gustativement lors de cet évènement. « Linh aux platines » est un concept de performance et de storytelling culinaire. Une manière de donner vie aux mots que vous lisez sur ce blog. Chaque featuring de « Linh aux  platines » commence par une belle rencontre, comme celle avec Fred de Bulma, se construit ensuite avec ses hôtes pour s’exprimer enfin autour d’un thème, d’un lieu, d’un évènement, d’une histoire.

Le 11 juillet prochain, il fera beau, c’est sûr et « Linh aux Platines » fera de votre apéro chez Bulma un teaser de ce à quoi peut ressembler un jour qui tombe à Saïgon.

Vous êtes les bienvenus, à 1 ou à 15, pour venir déguster une assiette découverte de ce concept autour d’un verre de vin que nous sélectionnerons pour l’occasion (ou d’un Bubble tea, c’est possible aussi!).

J’espère avoir le bonheur de vous rencontrer / retrouver en nombre !

Sur Facebook :

https://www.facebook.com/events/348512888608411/

Sur place :

Bulma Paris

17, rue des petites écuries

75010 Paris

http://www.bulmaparis.fr

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Believe it or not but sticking my nose in the herb refrigerator on this hot and moisty day instantly took me from Paris to Saigon !

Go figure…

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J’aime que le festival de la photographie culinaire parle de street food cette année.

A Saigon, j’ai trouvé la cuisine de rue à la fois moderne et traditionnelle, vivante et séculaire, audacieuse et décomplexée. Comme un lien organique, elle crée un passage subreptice entre les différents moments de la journée, entre les couches de la société, entre les particularités culinaires régionales, entre mon histoire d’hier et d’aujourd’hui.

Elle est une association du beau, du simple et du bon qui incite à la contempler. Il est possible de passer une journée entière sur le même banc pour y assister au ballet des vendeurs de street food et de leurs clients. Il y a une dimension enchanteresse à assister à l’arrivée des vendeurs, à observer la manière dont ils s’approprient l’espace avec quelques tabourets de plastique, à découvrir l’ingéniosité qu’ils ont mise dans l’ergonomie de leur cargaison, le feu qui s’allume et apporte un supplément de vie, et enfin le vendeur qui s’installe face à sa marchandise, la contemple, l’arrange, la prépare à partir vers des corps en demande remplir sa double mission de nourrir et faire plaisir. J’aime la faim que cette cuisine crée en moi, une faim permanente, gourmande, multiple et décousue que je ne cherche pas forcément à assouvir. Je me nourris par les yeux, par les odeurs et le plaisir magique de la voir vivre.

Le ballet des clients est tout aussi captivant. Chez un même vendeur, se croisent des ouvriers en tongs, des femmes en tailleurs Armani, des white collars en bande, des touristes curieux et des familles nombreuses. Le plus surprenant étant que les vendeurs et leurs clients semblent avoir RV. Le bout de trottoir jusque là désert devient la scène d’un va-et-vient qui ne cesse que lorsque tout a été vendu.

Lorsque j’étais enfant et que ma grand-mère parvenait à vider ses casseroles dans nos assiettes elle disait d’un air amusé et satisfait  » Et voilà, quelle chance, j’ai tout vendu! ». Ainsi parlent les vendeurs de rue, m’offrant à leur insu un lien direct vers elle.

Cette photo prise à Saigon par Isabelle Rozenbaum raconte une histoire de joyeux compagnonnage entre collègues heureux de partager un moment de répit avant de redescendre  dans le dédale des sous-sols saigonnais. Au menu, riz blanc, viande grillée et concombre. Dans les sachets au centre de la photo, un sachet de sauce à base de saumure de poisson. « Pour les vitamines et les acides aminés ».

 

 

 

Crédit photo : Isabelle Rozenbaum

Crédit photo : Isabelle Rozenbaum

Je tiens à remercier chaleureusement Isabelle pour avoir mis le Vietnam à l’honneur à l’occasion de ce festival. J’y retrouve, au-delà des souvenirs émus de notre voyage, une sensibilité et une lumière dont la douceur fait écho à mes perceptions.

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« …Au regard de l’infini, 1 et 1 milliard c’est exactement la même chose. 

C’est ce genre de paradoxe qui fait que la série infinie des nombres pairs,

qui ne représente en principe qu’un nombre sur deux,

est égale à la série de tous les nombres.

Si l’éternité est telle que nous l’avons définie,

vous voyez bien que la probabilité 0 de l’évènement qui vous intéresse devient une probabilité 1,

c’est à dire une certitude. »

Le principe d’incertitude, Michel Rio

Saigon est la ville la plus fourmillante et vivace qu’il m’ait été donné de parcourir. Le silence ne se fait jamais, le XXI ème Siècle s’engouffre avec urgence dans tous les domaines de vie des saigonnais. Les perspectives semblent constamment infinies de s’enrichir à tous points de vue. Commercer, spéculer, échanger, trafiquer, la question est juste de savoir sur quelles commodités. Les vietnamiens vivent cette nouvelle croissance comme un eldorado dont ils seront sinon les architectes, tout du moins les jouisseurs. Tout est possible, rien ne supporte le doute, chacun est grisé par les perspectives que l’avenir semble prophétiser.

Une certaine forme de progrès aussi contrôlée soit-elle s’empare aussi des arts, des lettres et de la création. L’envie de créer et de s’exprimer est prégnante et s’agite en mouvement brownien dans des ateliers encore gardés hautement secrets. Sculpteurs, peintres, écrivains et designers de tous bords s’agitent pour donner vie à leur envie légitime de liberté et d’esthétique.

Ce dimanche matin là, à l’heure où habituellement l’air a déjà été tant brassé qu’il ne reste plus qu’à suivre le mouvement, je me suis retrouvée dans cette rue déserte et aphone, dont toutes les portes et les volets étaient fermés. Saigon dormait. Saigon dort le dimanche matin, c’est un signe des temps, de l’avènement d’une classe qui ne crève plus de faim le dimanche matin. J’ai pensé que c’était un bon signe.

En prenant mon café, sous ce soleil qui sous ses airs timides faisait déjà fondre mes doutes sur les infinies perspectives qu’offre la vie, j’ai pensé à ces hommes et femmes qui couraient dans les rues il y a 10 ans et qui dormaient désormais. Comme si chacun avait réussi à saisir son opportunité et l’avait transformée en possibilité puis en certitude.

Je continue depuis de caresser comme un talisman l’idée que le domaine des possibles est infini. Et ce n’est pas qu’une histoire de géographie.

En parlant de géo, je vous recommande vivement le dernier GEO Voyage d’Octobre-Novembre sur le Vietnam. Il dresse un portrait assez complet du Vietnam d’hier et d’aujourd’hui et vaut bien des guides.

J’ai apprécié ces deux citations :

– A propos des robes longues traditionnelles : « la chair apparaît aux hanches dans une fente baptisée « le triangle de l’émotion » ». Si vrai, si délicat…

– A propos de la cuisine de rue de Saigon : « Ces modestes échoppes jouent un rôle social fondamental. Pour les vietnamiens, la rue est un mode de vie. Y manger est l’occasion de se montrer, de flirter, de tenir le journal du quartier en échangeant les dernières nouvelles. » Pour une fois que ce n’est pas moi qui le dis

Et en parlant de guide, voici celui de Saigon que j’ai réalisé pour Serge, the concierge of New Jersey (en anglais).

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« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, 

mais à avoir de nouveaux yeux »

A la recherche du temps perdu, Marcel Proust

Serge Lescouarnec, aka « Serge the Concierge,  the French guy in New Jersey » tient un blog passionnant et fort bien documenté où il est question de gastronomie, de vin, de voyage et des menus plaisirs qui rendent la vie plus belle. Il anime une rubrique sur le voyage intitulée « 10 do’s and don’ts ». Vous y trouverez des conseils et adresses précieuses sur des destinations aussi attirantes que Hong-Kong, Vancouver, Barcelone, Nairobi, Los Angeles, Amsterdam, Chicago, Toronto…pour ne citer qu’elles. Ces conseils sont apportés par des « insiders » qui ont pour point commun d’adorer leur ville, et d’y cultiver une certaine douceur de vivre. Connaissant certaines de ces villes, j’ai été agréablement surprise de retrouver certaines de mes adresses favorites comme le marché de la Boqueria à Barcelone, Pazzo Gelato à Los Angeles, ou encore le Seta Onsen à Tokyo.

Serge a eu la réjouissante initiative de rajouter à cette liste de rêve la belle Saigon. Grâce à lui et sur son site, je vous emmène en quelques arrêts, à travers le Saigon que j’aime : Saigon 10 do’s and don’ts.

Bon voyage, à suivre…

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Parce que le soleil n’arrive plus à se lever depuis un moment et m’entraîne avec lui dans sa paresse, je regarde le ciel avec une envie de chaleur et de lumière franche, blanche et directe.

Au milieu des chants du coq, et du concert presque tapageur des oiseaux, dans le fracas matinal des casseroles, sortant du sommeil au milieu de voix féminines et enjouées, j’avais pris l’habitude d’un face-à-face avec le soleil pour une salutation en bonne et due forme.

 

Sur le porche de la cuisine, Province de Saigon, 5h du matin, 27°

 

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Cholon (littéralement « le grand marché ») est un quartier qui a été créé à Saigon par la communauté chinoise de Bien Hoa au 18ème siècle. Situé sur les bords de la rivière Saigon, c’est un lieu de flux : d’hommes, de marchandises, d’argent et d’eau. Lieu débordant d’énergie selon les souvenirs de mes grands-parents, lieu de grande richesse aussi et lieu de brassage des cultures notamment culinaires.

Mon périple culinaire m’a récemment permis de faire de belles rencontres et retrouvailles. Parmi elles, un ami d’enfance de mes parents, Xuong, que j’ai perdu de vue aux alentours de ma première année…

Vietnamien, d’origine chinoise, Xuong a grandi à Cholon et a généreusement partagé avec moi quelques-uns de ses souvenirs.

Grâce à lui et aux nombreuses photos d’époque qu’il m’ a envoyées, j’ai plongé avec délectation et émotion dans un univers où je vous emmène. Les photos sont de Mr. G., qui fut son professeur  au Vietnam et aussi celui de ma mère. Je laisse les souvenirs de Xuong parler sur quelques-unes des magnifiques photos de Mr G…

"J'aime beaucoup les photos de mon professeur. Je sentais l'amour qu'il portait à ce pays au travers de ses photos. Il a d'ailleurs une épouse vietnamienne et est capable de lire le vietnamien"

Dans mon quartier, la cohabitation entre les deux communautés était bonne. Cela n'a pas toujours était le cas dans le passé. Cholon était devenu quartier chinois au 18è siècle par le fait que les chinois de Bien Hoa y avaient trouvé refuge pour fuir un massacre de leur communauté...

...Toutefois, les chinois se sont bien intégrés dans la société vietnamienne et je pense que j'en suis une preuve.

Cholon était un quartier très animé. On y trouvait les meilleurs restaurants cantonnais et d'autres provinces chinoises de Saigon. Le we, beaucoup de vietnamiens s'y rendaient à midi pour goûter aux fameux dim sum (en cantonnais : ce qui touche le coeur tellement c'est bon)

Les restaurants de rue ne sont pas qu'un moyen de subsistance des petits gens mais font vraiment partie de la culture des saïgonnais. Ce sont des lieux publics de sociabilité autour du boire et du manger en commun. A Cholon où j'habitais, c'était aussi les lieux de rencontre des deux communautés qui cohabitaient harmonieusement. C'est un des souvenirs les plus marquants que j'ai conservé de ma vie à Saïgon.

J'aime pratiquement tout de la restauration de rue. J'en mangeais quand je sortais du lycée (et quand il me restait de l'argent de poche)...Celui qui avait le plus de succès vendait des nouilles avec des boulettes de boeuf (bo viên) et ...des tripes. Près de mon domicile à Cholon, il y avait un quartier très animé... plein de restaurants et de marchands ambulants vietnamiens et chinois. J'avais l'embarras du choix quand j'y allais seul ou avec mes parents.

C'est là que j'ai appris à manger le Hot vit lon (les oeufs de canes couvés), les cannes à sucre étuvées sont un autre de mes favoris. J'ai gardé le souvenir de l'odeur divine des calamars séchés qu'on faisait griller au BBQ et accompagnés d'une sauce Hoi sin et au piment...

Le samedi matin, mon père nous emmenait manger du Com Tam (riz, tranches de porc caramélisé et pâté au crabe) ou de la soupe de riz au canard ou au poisson. La liste est longue...

 » La soupe Mi aux wonton est un plat typiquement chinois. Je l’aime bien accompagnée d’un beignet aux crevettes ».

En hommage à ce touchant présent que Xuong m’a fait en souvenirs et en photos, une recette de Mi aux Wonton :

Soupe de nouilles (Mi) aux raviolis (wonton)

Merci Xuong!

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L’exil est un espace entre-deux

Entre ici et ailleurs, entre avant et maintenant, entre réel et imaginaire

L’exilée, incapable de se détacher de la terre natale et incapable de se soumettre entièrement à la culture de l’autre

vit dans la nostalgie d’un pays qu’elle n’a pas connu et d’une langue qu’elle n’a jamais parlé.

inspiré par A. Klimkiewiscz

En faisant mes premiers pas incertains sur une terre familière mais inconnue, j’ai été aimantée par les marchés. Zones d’ombre et de fraîcheur au milieu de la frénésie urbaine, les marchés de Saigon portent le nom de leur quartier, sont des lieux de rencontres, rythment la journée des commerçants et des clients, offrent une restauration permanente, dévoilent leurs artisans de jour comme de nuit, font éclore en ville les fruits de chaque nouvelle saison, répondent à mon avidité de toucher un Vietnam suranné. Dans ces lieux de profusion, les femmes se croisent sans différence d’âge, d’origine ou de pensées. Dans ces lieux de ravitaillement, transpire la persistance d’un mode de vie où la cuisine garde encore une place primordiale et dans les commentaires et les négociations, j’y retrouve l’exigence que mettait ma grand-mère à choisir ses aliments.

Errant sans but véritable au milieu de ces marchés, parfois aux heures les plus creuses, celles où les néons sont éteints et les étals fermés ou vidés, j’ai été aimantée par la lumière qui tentait d’y entrer. Plonger dans l’ombre pour mieux entrevoir la lumière, mon parcours d’exilée. De descendante d’exilés. Le passé que je n’ai pas connu mais dont j’hérite me maintient dans une nostalgie à travers laquelle je perçois une beauté sans pouvoir la nommer.

Et ainsi, les images d’aujourd’hui me renvoient à hier, et le réel me renvoie à mon imaginaire. Attirée par un vide qui ne demande qu’à se remplir, mon regard part à la recherche de ces détails qui pourraient me servir de point de départ pour écrire une nouvelle histoire. Et au milieu d’un pays peuplé de 86 millions d’habitants, je capture cet entre-deux qui donne de la substance à mes croyances.

Face à ce vide, je me dis que rien n’est fini ou que tout peut recommencer. Les marchés de Saigon regorgent de recoins qui me maintiennent dans mon imaginaire. Partout mon regard s’arrête sur ce que je ne peux dater, sur ce que je ne peux relier au présent, sur ce qui pourrait sembler n’avoir de sens pour personne si ce n’est pour moi. J’entame avec les marchés de la ville un dialogue de sourd où je trouve de la vie pendant leur sommeil, où je vois de la lumière dans leurs lieux ombragés, créant ainsi un espace-temps où les incohérences de l’histoire trouvent enfin du sens.

Voyant dans une certaine forme de vide la beauté telle qu’elle ne m’a jamais été présentée, m’extasiant sur une simplicité qu’on pourrait appeler dénuement, je me remémore les paroles d’un maître bouddhiste « la vacuité est Illumination ».

 

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Chiều một mình qua phố

âm thầm nhớ nhớ tên em…

Seul en ville le soir

En silence je me rappelle ton nom…

Trinh Cong Son (1939-2001)

Saigon, 22h, Place de la cathédrale

Le samedi soir, à la tombée de la nuit, la frénésie est palpable dans la moiteur rougissante de Saigon.

Les trottoirs battent au rythme des terrasses improvisées, le ballet des marchands de rue est étourdissant, la joie est palpable.

Les jeunes saigonnais s’encanaillent à deux, à trois ou à dix sur des tabourets en plastique en sirotant un jus de fruit de la passion, un jus de tamarin ou une prune salée avec bulles…

Ils parlent fort, rient et regardent les passantes sans discrétion, dignes méditerranéens de l’Asie.

Aux alentours, des couples à l’abri des arbres, assis sur leurs motos osent des gestes tendres, avec une pudeur venue d’un autre temps.

Le bruit est partout, entre les carillons des marchands ambulants, les klaxons des voitures et les pétarades des motos. Je suis envahie par l’odeur de l’humidité, le bruit, la lumière, et les regards insistants. La nuit est vibrante, chaude mais pas tardive. A 23h les tabourets s’empilent et chacun rentre chez soi, demain a 6h, le quotidien reprend ses droits.

A quelques rues de là, en plein milieu d’un Saigon qui ne s’appartient plus, des touristes vont entrer dans un bar tenu par des filles en robes longues, fidèles au RV de leur bière habituelle.

Soutenant le regard des jeunes de 20 ans,  je crois croiser le regard de mes oncles, de mes tantes, de mes parents, de leurs amis. 20 ans, précisément l’âge auquel leur mémoire du Vietnam s’est arrêtée, celle qu’ils m’ont transmise.

A eux, je lève mon verre de jus de passion.

Jus de passion

Ingrédients pour 1L de boisson

1 kg de fruits de la passion (12 fruits environ)

1 carotte (pour la couleur)

Sucre selon le goût (environ 100g)

1L d’eau

Recette :

Evider les fruits dans le shaker

Emincer la carotte et l’ajouter au mélange

Ajouter le sucre et l’eau

Mixer

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Servir glacé

 

 

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